Vous cherchez un roman noir pour vous glacer le sang? Alors « De pierre et de sang » de Maribé est le livre qu’il vous faut ! Vous serez happé dans un monde religieux, empli de gargouilles, de cavernes et souterrains sans fin, d’orphelins amorphes, de moines étranges reconvertis en professeurs dans une abbaye bâtie dans une région reculée. Préparez-vous à en faire des cauchemars avec cette histoire publiée aux Editions du Basson !
Le résumé
« Peut-on imaginer vivre aujourd’hui sans internet ? Sans GSM ? Sans télévision ? Sans Facebook ? Et qui plus est dans une abbaye où la température des douches ne dépasse jamais vingt degrés même au plus froid de l’hiver ? La réponse est évidemment non, du moins elle l’était pour moi. »
MARIBÉ, De pierre et de sang, Editions du Basson, 2015, 272 p.
Quand Eliot Gorova accepte le poste de professeur de français à l’abbaye de Koritnik, un pensionnat pour orphelins, il est loin d’imaginer l’aventure dans laquelle sa passion pour les gargouilles va l’entraîner. Plongé dans un univers autarcique, il découvre des moines au comportement étrange, une légende inquiétante, une crypte maudite… Autant de mystères qui le mèneront à risquer sa vie pour découvrir la vérité.
Mon avis :
« De pierre et de sang » de Maribé est un livre qui m’a profondément happée dans l’univers angoissant de l’abbaye de Koritnik. Ça faisait longtemps qu’une auteure ne m’avait plus fait ressentir de telles émotions.
L’univers autarcique est d’autant plus renforcé par l’utilisation de l’écriture à la première personne du singulier. Suivre l’enquête des yeux du jeune et nouveau professeur Eliot Gorova, fan de gargouilles, nous plonge encore plus dans le désarroi et l’incompréhension. Qu’est-il arrivé à son prédécesseur? Pourquoi est-il décédé? Et tant d’autres questions auxquelles il souhaiterait apporter des réponses.
Le tout est savamment orchestré par une alternance du texte tantôt au passé, tantôt au présent. Des pièces du puzzle qui s’imbriquent petit à petit au fur et à mesure de la lecture. Un mélange subtil pour embrouiller la compréhension des lecteurs à la perfection.
Tout, dans cet univers, y est perturbant et suspect : le calme olympien des élèves ainsi que leurs maux de tête récurrents, le chien de l’abbaye, les souterrains obscures, la culture des énormes légumes, les statuettes de Notre Dame des Sept Douleurs, les gargouilles de pierre,… Et je passe volontairement certains autres aspects pour ne pas vous mettre la puce à l’oreille.
Les personnages sont à la fois attachants et détestables. En qui Eliot peut-il réellement avoir confiance au sein de ce lieu austère? J’ai été touchée par sa relation avec certains orphelins qu’il tente de protéger à tout prix et avec le Père Jean.
On éprouve parfois de la difficulté à faire la différence entre la dizaine de « Pères » présents dans le roman mais heureusement, Maribé a pensé à tout en nous soumettant une liste des noms et rôles de chacun des moines au sein de l’abbaye. Très utile!
La fin du roman m’a laissée coi comme j’aimerais que ça arrive bien plus souvent lors de mes régulières lectures. J’ai eu le malheur de terminer l’histoire juste avant d’aller dormir et un sentiment de malaise m’a habitée toute la soirée ainsi que le lendemain. Incroyable !
La lecture de la dernière page du livre m’a provoqué un frisson tout le long de ma colonne vertébrale. J’en ai même fait des cauchemars. C’est dire à quel point Maribé a réussi son pari de nous surprendre. Et comme je suis maso, je la remercie pour ce coup de maître. Il est vrai que j’aurais pu deviner ce dénouement final mais étant une éternelle optimiste, je dois dire que ça ne m’a pas effleuré l’esprit et j’en suis restée boulversé. En bref, du pur génie !
PERSONNAGES : 5/5
STYLE : 5/5
ORIGINALITE : 5/5
TWIST FINAL : 5/5
NOTE GLOBALE : 5/5
* Et vous, qu’en avez-vous pensé ? *
* Je remercie les Editions du Basson de m’avoir envoyé ce merveilleux roman ! *