Ce jeudi 28 février 2013, le batteur Gavin Harrison et son band sont venus en Belgique, au Spirit 66 de Verviers pour entamer leur tournée européenne. Les quatre musiciens nous ont fait l’honneur de consacrer leur première date à notre cher petit pays. Maybe It’s Art Webzine était là pour ne rater aucune miette de ce concert.
Avant le show
Pour l’instant, nous sommes une petite vingtaine dans la salle. Après quelques minutes à les regarder faire leur soundcheck, on est heureux de voir Gavin prendre enfin la parole, dans ce fameux micro qui fonctionne à présent correctement, pour nous expliquer la raison de leur retard. Le concert devait alors commencer à 20h30 au lieu de 20h. Les réglages sont terminés et les musiciens quittent la scène.
Finalement, je n’avais pas de montre, mais autant vous dire que le concert a très certainement commencé bien plus tard. En attendant, Nico et moi sommes placés juste devant la scène. Sympa. La batterie de Gavin ne se trouve qu’à deux ou trois mètres de nous. Le bonheur! Sa Sonor bleue est juste sublime.
Soudain, une voix retentit. On nous annonce qu’on ne va pas pouvoir réaliser des enregistrements sonores et vidéos durant le concert car le groupe ne le souhaite pas. Quant aux photos, on va pouvoir en faire uniquement durant la première chanson du set. Pourquoi? Tout simplement parce que les musiciens ne se trouvent pas beaux par la suite. Une excuse qui nous fait bien rire. Bref, ça risque de ne pas être simple de repartir avec quelques beaux clichés des quatre membres du groupe, avec seulement quelques petites minutes pour les shooter. On patiente encore un peu. Quelqu’un teste les lumières de la scène et de la salle. Et puis, soudain…
Les membres de Gavin Harrison & 05Ric Band remontent enfin sur scène et s’installent derrière leurs instruments respectifs.
C’est à partir de ce moment-là que l’on perd toute notion du temps. Il n’y a pas moyen de vous dire combien de temps a duré le set.
Gavin prend d’abord la parole pour nous expliquer plusieurs choses. Il parle pratiquement entre chaque chanson et nous lâche bien souvent quelques blagues. Le public éclate de rire. C’est la bonne ambiance assurée.
Pendant plus d’une heure, les musiciens nous desservent dix-sept chansons, dont deux consacrées « au rappel ». On n’était pas censés le savoir mais Gavin nous dévoile d’avance que le groupe va en faire un. Le suspens vole en éclat. On éclate encore de rire.
Durant le show, Gavin nous explique son attachement aux mathématiques, aux mesures comprenant des unités de temps et des rythmiques plus que complexes. Il fait d’ailleurs quelques blagues à ce sujet. On s’attendait bien entendu à cette complexité. Quand on connaît le jeu du batteur, on ne peut être que surpris. Ce qui devait être également le cas pour celles et ceux qui connaissaient les albums de Gavin Harrison & 05Ric Band. Je dois dire que même en ayant écouté quelques unes des chansons du groupe avant de venir à ce concert, j’ai tout de même été bluffée par le set des musiciens et par le jeu de Gavin, aux antipodes de ce que ce dernier propose dans Porcupine Tree. En effet, après cette soirée au Spirit 66, quand je repense au jeu du batteur au sein du groupe de Steven Wilson , il me paraît finalement presque simpliste et épuré. Ce qui n’est bien entendu pas le cas pour 05Ric Band. Le live de ce soir m’a montré à quel point le jeu de ces musiciens était recherché, travaillé, complexe et pas forcément à la portée de tout un chacun.
Après des enchaînements de chansons aux mesures et aux temps plus que compliqués, Gavin reprend la parole pour nous dire: « notre prochaine chanson sera en 4/4 ». Waou. On n’y croit pas. On est étonnés. La salle réagit et un brouhaha se fait entendre. Soudain, la musique commence. On s’attendait à un morceau plus que basique, mais il n’en sera cependant rien. Il faut dire qu’il ne faut pas être trop naïf quand on connait Gavin Harrison. Il ne faut jamais le sous-estimer. Car en effet, bien qu’il y ait quelques passages plus simplistes au sein du morceau, le batteur se plaît à rendre ce 4/4 aussi complexe qu’il le peut.
Le guitariste Justin Dwyer est quant à lui plutôt discret au début du set. Mais au fur et à mesure des titres, il commence à se lâcher. Plus les chansons défilent, plus il rentre dans la musique, bouge dans tous les sens et enchaîne des solos totalement fous. Ses doigts vont tellement vite qu’on ne comprend plus trop ce qu’il joue. Le son est juste incroyable.
Pour finir, Tiago Coimbra, le bassiste, reste à l’arrière de la scène, le plus souvent caché par le chanteur. Il est sobre, presque statique durant l’entièreté du concert. Il regarde tantôt sa basse en étant plutôt concentré, tantôt le public derrière sa paire de lunettes. On ne voit d’ailleurs pas très bien qui il semble fixer du regard. Tiago semble être le membre le plus mystérieux et le plus calme du groupe.



Ces quatre musiciens sur scène sont des gens simples, au look plutôt passe-partout. Si on les avait croisés dans la rue, personne n’aurait pu dire que ce sont musiciens possédant un tel talent ainsi qu’une connaissance de leur instrument aussi pointue. On est loin du show à la U2, de l’artiste à l’ego ultra développé et plein aux as. Les gars de Gavin Harrison & 05Ric Band pourraient être nos voisins ou encore des amis musicos avec qui on « jammerait » avec plaisir un vendredi soir en buvant une bonne bière et en mangeant une pizza à emporter. Une image bien sympathique pour vous dire à quel point ce sont des personnes simples, sympathiques et souriantes.
Bref, durant ce set, on s’est pris une grosse claque dans la figure. Ces pointures du genre ont donné au public une grande leçon d’humilité. De quel genre de musique s’agit-il d’ailleurs? Je dirais un fusion de divers styles, telles que la musique expérimentale, jazzy et un peu rock. J’avoue que j’ai un peu de mal à la définir.
Le concert touche tout doucement à sa fin. Les musiciens enchaînent chacun à leur tour des solos sur diverses chansons. Ils font monter la température. Le public crie, hurle et applaudit!
C’est après les quinze chansons et les deux consacrées au rappel que les musiciens quittent la scène. Mais avant ça, Nicolas en profite rapidement pour demander la setlist à 05Ric, qui la lui donne avec plaisir.

Quelques dix ou quinze minutes plus tard, les musiciens réapparaissent dans la salle avec des caisses en carton afin de vendre leurs albums et autre merchandising. Ils s’installent à l’autre bout du Spirit 66, sur une petite table, non loin des vestiaires.
Soudain, la foule se rue pour acheter des souvenirs (paires baguettes de la série Gavin Harrison, albums du groupe, les très célèbres méthodes d’apprentissage des illusions et conceptions rythmiques, etc.), mais aussi pour recevoir des dédicaces de Gavin Harrison et se faire tirer le portrait avec un des plus grands batteurs au monde.
De notre côté, Nicolas en profite pour demander au technicien la baguette que Gavin a laissée par terre après l’avoir brisée en plein milieu d’un morceau. Il en est maintenant l’heureux propriétaire. Ça nous a d’ailleurs valu quelques regards meurtriers.
On attend un peu que la foule se dissipe en buvant un verre et on se décide enfin de faire la file afin d’acheter quelque chose et de se prendre en photo avec Gavin Harrison.
Oui, on (je) l’avoue, on est (je suis) un peu groupie par moment. Il faut dire que c’est toujours flatteur de poser avec une telle pointure de la batterie.
Bref, j’en profite pour préparer une de mes vieilles baguettes dans l’espoir de me la faire dédicacer. D’ailleurs, un petit malin (dédicace à toi, si tu me lis!) veut se la jouer fine en essayant de me la prendre. S’il pensait que c’était celle de Gavin, c’est raté. Nico l’a et elle est bien cachée! Mais ça nous aurait beaucoup fait rire s’il s’était enfui avec la mienne… Il se serait rendu compte de la grosse arnaque. Une pauvre petite baguette 7A. Rien à comparer avec celles de Gavin!
Après plusieurs minutes d’attente dans la file, on se retrouve enfin devant Gavin Harrison, qui nous demande ce que nous voulons. Moi, je perds ma langue. Plus moyen de parler. Nicolas se charge de communiquer à ma place. Ce moment est à la fois intimidant et à la fois pas du tout. C’est une sensation très curieuse. En effet, c’est intimidant de se retrouver devant un tel musicien mais d’un autre côté, quand on découvre son accessibilité, c’en est déconcertant. Ça fait tomber les fameuses barrières qui se trouvent généralement entre un « musicien célèbre » et un « petit fan ». Nicolas demande à Gavin une paire de baguettes de sa signature. Elles coûtent quinze euros. On lui donne un billet de vingt euros. Il cherche pour nous rendre la monnaie. Manque de bol, il n’a pas de billet de cinq. Bref, après quelques chipotages, on a le compte juste. Les baguettes sont à nous. Enfin à moi. Yeaah!
On en profite pour faire dédicacer la setlist du groupe ainsi que ma vieille baguette (ma toute première en fait). On clôture enfin avec des photos. Vraiment sympa le gars!
On voit tout de même qu’il est épuisé, un peu stressé et qu’il ne sait plus trop où donner de la tête. Il s’en souviendra de cette première date de tournée!
En partant, on croise Ric près de la sortie. Il parle avec deux gars originaires de La Louvière. C’est drôle car c’est aussi là d’où on vient. Nico discute un peu avec eux. Ric lui demande combien de kilomètres nous avons faits pour venir jusque Verviers. Il reste étonné de savoir que nous avons roulé 100 km juste pour venir voir son groupe en concert. Il nous remercie pour cela. Et l’on voit que c’est très sincère. Vraiment sympa ce musicien. Toujours le sourire aux lèvres et la zen attitude. On gardera un très bon souvenir de lui. Au moment où l’on décide de réellement partir, on entend Gavin qui appelle Ric. Gavin repart avec les caisses en carton et Ric le suit. Ils sont vraiment marrants ces deux-là.
C’est ainsi que s’est clôturé notre premier concert de l’année 2013. On a commencé avec la crème des batteurs, en assistant à la performance de Gavin Harrison. Un moment inoubliable, presque surréaliste.
On a pu découvrir un style de musique qu’on ne connaissait pas réellement, qui ma foi est plutôt déroutant au premier abord. Ce genre n’est pas vraiment accessible à tous. C’est en quelque sorte un mélange de jazz, et de mesures, de rythmiques et de mélodies hyper complexes. Si certains pensaient avoir déjà atteint un certain stade de compréhension de complexité musicale avec des groupes comme Tool, Dream Theater, Opeth, ici on assiste à au moins dix à vingt niveaux de complexité supérieurs. La musique de Gavin Harrison & 05Ric Band n’est pas simple d’accès pour les profanes. On restera cependant bluffés par la qualité du jeu et de l’immense maîtrise technique des musiciens. C’en est presque complexant pour les petits musiciens que nous sommes. Mais malgré cette la complexité des compositions, on est tout de même parvenus à rentrer dans cette musique. On a d’ailleurs passé un très bon moment. Durant le set, on a pu assister à quelques belles phrases d’humour de la part de Gavin, de 05Ric et de quelques spectateurs, on a également vu un cassage de baguette en direct. Sympa! Gavin nous a desservi des mesures aux unités de temps totalement folles et lui en compagnie de ses autres musiciens ont réussi à nous faire bouger, à nous faire applaudir comme des forcenés et même à nous faire crier comme des groupies. Bon, inutile de vous dire que la salle était pratiquement composée d’hommes, pour la plupart très certainement des batteurs. Comme quoi un batteur peut être une vraie groupie lui aussi. Oui, je sais, ça casse un peu le mythe du gros dur qui tappe sur tout ce qui peut résonner. Désolée les gars… (rires).
Belle&Belge vous laisse avec ces quelques dernières photos en noir et blanc, de préférence à regarder en écoutant les albums de Gavin Harrison & 05Ric Band, en ligne sur bandcamp .
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❤ rédigé par La Rédac’ Chef ❤ sa fiche de chroniqueuse (à venir) |
Ahahaha! It’s fun to see here a setlist written by me! 😀 Can I get your photo?Unfortunately I cannot understand French…..but I hope you liked the show, It was hard because of our delay…but I think we got it!Best wishes,Andrea from Italy (the soundman)
Hi Andrea!Thanks for your message!Haha It’s so cool to have a setlist written by you! Yes, you can get this photo. If you cannot on this blog, send me an e-mail: maybeitsartwebzine@gmail.comIf you want translate this review, you can. In the right of this blog, there in an option « Traducteur » for translate my text. I don’t know if it works!Yes, I really like this show. Yes, I know. It wasn’t not really easy for you and the band because of your delay.I think you also have a problem with Tiago’s bass guitar later?Best wishes,Krystel YorkeMaybe It’s Art Webzine
Hi Krystel ! I’ll write now an email to you, i’ll love to get it! I cannot download it from this page.Let’s see if the translator works properly!Yes, I had a problem with bass for a while. we really hope to come back during the next tour. In time. :DCheers,Andrea
je l ai vu en master classe ce gars et c’est l’un de mes maîtres incontestés comme Mike Portnoy et Mike Mangini de Dream Theater. Tu devrais aimer Storm Corrosion et Opeth ( leurs derniers albums) c- produit par le guitariste chanteur de Porcupine Tree!!!