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|| ART – INTERVIEW || Bernard Bacq ou Bernacq Bard, levons le voile sur l’homme et son art

Belle&Belge s’est rendu à Bellecourt, dans une charmante maison au pied d’un marronnier centenaire, pour interviewer Bernard Bacq. C’est un artiste complètement rebelle et décalé, à l’humour totalement fou et imprévisible.

Bernard Bacq est un travailleur social, un artiste , un graphiste, un poète et un musicien qui donne des noms aux arbres, qui se voit comme un vampire et qui a pour projet de devenir misanthrope. 
Bernard est aussi un artiste anarchiste aux raisonnements intéressants, à l’humour et aux jeux de mots vraiment poilants. Mais comme on le sait, l’humour peut cacher bien des vérités. 
L’homme est aussi un touche-à-tout, un artiste très appliqué et perfectionniste dans chacun de ses arts. Chez lui, il n’y a pas de demi-mesure. C’est tout ou rien. 
 
L’homme aux santiags, qui portait autrefois des cheveux longs et qui se déplaçait en Harley, a aujourd’hui 52 ans et vit à Bellecourt, un village situé dans la commune de Manage, en Belgique.
Depuis une quinzaine d’années, il a la chance d’habiter l’ancienne école du village, qu’il a lui-même rénovée. Elle se trouve auprès du très célèbre marronnier centenaire, Armand, dont l’artiste est devenu le parrain. « Si j’ai finalement acheté cette école à l’abandon, c’est parce que j’avais totalement flashé sur Armand », se confie-t-il. Comme quoi un arbre peut changer une vie! 
Bernard Bacq
Bernard Bacq © Jean-Pierre Dieu
Bernard n’est pas seulement un artiste. C’est un homme qui connait la vie, la vraie, et qui peut porter un regard critique sur elle. En effet, quand on fait un métier d’éducateur de rue, on découvre une autre facette du monde, parfois pas toujours simple à accepter.
Bernard Bacq s’imprègne perpétuellement de ce qu’il vit et observe, c’est pourquoi il se décrit comme un vampire. « Pour moi, tout est lié, nous dit-il. Entre mon boulot de travailleur social et d’artiste, tout se rejoint. Mes relations de travail s’imprègnent dans ma créativité de manière tout à fait inconsciente. Mon émotif est touché, ce qui permet de laisser une trace dans mon art », précise-t-il.
Quand il aborde le sujet du vampire, Bernard Bacq ne se considère pas seulement comme un simple suceur de sang. En effet, il poursuit « En fait, je suis un vampire manipulateur. J’aime déranger les gens et observer leurs réactions ». Pour ce faire, l’artiste provoque verbalement les personnes qu’il côtoie et utilise ce qu’il appelle « l’impertinence gérée », qui lui permet d’établir des limites. Bernard se demande jusqu’où peut-il aller et quelles sont les limites. Mais c’est toujours l’artiste qui décide. 

« Quand je serai grand, je serai artiste »

Quand on demande à Bernard Bacq de nous décrire son parcours scolaire artistique, il répond du tac au tac qu’il s’avère chaotique.

Venant d’une famille où les études sont traditionnelles, Bernard succombe pendant deux ans aux volontés de son père, en suivant l’option sciences économiques en humanités. En dépend du fait que l’artiste sait déjà ce qu’il veut faire de sa vie: « Quand je serai grand, je serai artiste » se dit-il déjà à l’âge de 6 ans. Une volonté qui est plutôt mal perçue par sa famille, alors qu’il dessine avec assiduité et passion tous les soirs après le souper et les devoirs. Bernard se souvient de la réaction de son père: « Quoi? Artiste? T’es fou! Artiste, ça ne sert à rien! Tu ne gagneras jamais ta vie! ».

Ses parents finissent par l’inscrire en humanités artistiques. Bernard a également suivi des cours à l’Académie des Beaux-Arts de Mons en élève libre. Durant son cursus scolaire, l’artiste est souvent renvoyé des écoles pour cause d’indiscipline. Bernard est un rebelle, un vrai, mais un gentil rebelle.

Bernard Bacq
Lolita © Bernard Bacq
Ensuite, fin des années 1970, les choses s’enchaînent. A la fin de sa rétho, Bernard doit passer un examen de maturité, lui donnant accès à l’enseignement supérieur, qu’il échoue malheureusement à cause d’un professeur de français qui ne supporte pas son impertinence et ses longs cheveux. Suite à ça, il entame un régendat pour devenir professeur de dessin, qu’il termine prématurément. Bernard poursuit: « En 1980-1981, j’ai alors fait chercheur… ». Un grand silence s’installe. On attend la suite des explications, l’artiste continue: « J’ai fait chercheur d’emploi… » et éclate de rire. Et oui, Bernard aime jouer avec les mots, et nous, on adore ça.
Ce statut de chercheur d’emploi l’a satisfait jusqu’à ce que l’artiste soit appelé par l’armée afin de faire son service militaire dans le bataillon des Chasseurs Ardennais. Chose qui ne lui convient pas du tout. Bernard part donc pour l’Allemagne afin d’effectuer un service militaire plus court. « C’est là que mes supérieurs m’ont repéré alors que j’étais en train de dessiner, explique-t-il. Ca m’a permis de faire mon service en illustrant la revue militaire de l’époque, qui était intitulée QSA-5, et également en étant barman à mi-temps. »
Bref, un service militaire plutôt intéressant et agréable, sans port d’uniforme, sans manoeuvre, sans parade et sans salut au drapeau. 
 

Un artiste hyperactif et hypercréatif 

En 1984, à la fin de l’armée, Bernard revient en Belgique où il est engagé en tant que bénévole dans le centre culturel de Manage, le Scailmont. Deux ans plus tard, il signe finalement son contrat et devient alors employé d’administration à la commune de Manage grâce à sa grande motivation et à son investissement dans le monde du travail. Il s’occupe de l’aspect culturel et de l’enseignement, il organise des expositions et il crée la toute première Biennale d’arts plastiques du Scailmont. 

 

En 1990-1991, parallèlement à ce travail, Bernard Bacq s’est inscrit à l’Ecole des Arts de Braine-l’-Alleud où il y suit des cours de promotion sociale en finalité peinture durant huit années. Il devient alors l’élève du peintre belge Daniel Pelletti.
Bernard se souvient: « Ces études ont changé ma façon de percevoir l’art. Alors qu’avant, j’étais influencé par le surréalisme, l’hyperréalisme et la technique d’aérographe, j’ai alors entamé des expérimentations à base de matériaux hétéroclites, de colles et de collages. Ça m’a ouvert l’esprit ».
En effet, Bernard Bacq est alors influencé par Joseph Beuys pour ses installations, ses happenings, pour son travail sur les graisses, les étoffes et les poils. 

 

Beuys disait d’ailleurs: « Tout le monde est artiste ». En effet, être artiste est un moyen d’exprimer des choses. C’est aussi un besoin de reconnaissance.
Ensuite, Bernard est indirectement interpellé par un peinture et sculpteur espagnol, Antoni Tàpies, connu pour ses peintures diluées et ses collages. 
Bernard est alors bien évidemment inspiré par les collages urbains. En 2012, il a d’ailleurs eu l’occasion de collaborer avec Sara Conti, une jeune artiste belge spécialiste dans ce type de collages, lors d’un stage au sein de son atelier de jeunes à Carnières. Ils ont travaillé sur des dessins et des peintures, qu’ils ont ensuite collés dans la ville de Morlanwelz. 
Pour terminer, Bernard est aussi influencé par Banksy, un peintre et réalisateur britannique connu pour ses pochoirs en milieu urbain, et par Gottfried Helnwein, un artiste autrichien, connu pour sa manière d’appréhender l’humain.
Mais selon Bernard Bacq, aujourd’hui, on est en permanence influencé grâce à internet. Dans les années 70, c’était totalement différent. L’accès à la culture, aux sources n’était pas aussi simple, ce qui est tout à fait différent pour les artistes contemporains. 
Bernard Bacq
Trace © Bernard Bacq

La création des groupes Magma et Quinconce

C’est en 1992 que Bernard Bacq monte le groupe Magma, nom emprunté à un groupe de rock français, avec ses amis artistes Pierre Staquet et Christian Vandelois. Pierre Fortems, le quatrième membre de Magma, les rejoint deux ans plus tard.
Le groupe a d’ailleurs fêté ses 20 ans d’existence l’année dernière.
Depuis toutes ces années, le but de Magma est de créer des expositions hors normes, libertaires et sans contrainte. 
 
Ensuite, Bernard Bacq devient également membre d’un deuxième groupe d’artistes: Quinconce. Celui-ci ne comprend plus aujourd’hui que 17 artistes alors qu’il en était composé de 22 lors de sa création en 1993, à La Louvière. Daniel Pelletti en fait aussi partie. « Pelletti est un artiste de gauche, un vrai, un humaniste », explique Bernard
Quinconce est un groupe qui permet la rencontre des différences au niveau des personnalités et des approches plastiques. Il permet bien entendu les débats et les échanges constructifs. 
 
A cette période, pendant les huit années de cours à Braine-l’Alleud, Bernard Bacq participe à beaucoup d’expositions. « Je me souviens qu’à l’époque, je devais produire énormément car j’étais parfois dans trois ou quatre expositions en même temps. Je travaillais la nuit dans un atelier que j’avais loué et après avoir dormir 3h, j’allais travailler à la commune le matin », se souvient-il. Bref, pendant cette période, l’artiste a mené une vie très remplie. Ces années l’ont beaucoup boosté et lui ont appris le sens de l’organisation. Il devait gérer à la fois sa vie de famille, son fils est d’ailleurs né à la même époque, avec son travail et son art. 
Bernard est donc un artiste hyperactif. En effet, ayant l’opportunité de travailler en horaires coupés, il peut s’impliquer davantage dans son art afin de développer ses projets artistiques et musicaux. Une réelle aubaine!
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Trace © Bernard BACQ

La communication relationnelle, tout un art…

 
Durant ces huit années de cours, Bernard étudie la communication relationnelle de Jacques Salomé, un psychosociologue et écrivain français. Il peut ainsi utiliser ces précieux acquis dans les sciences administratives et dans son boulot de travailleur social.

« En étant éducateur de rue, j’ai pu utiliser les outils de communication de Jacques Salomé dans des cas concrets. J’ai utilisé mes connaissances et j’en ai obtenu des résultats », nous explique-t-il.

En effet, la communication relationnelle est très utile dans les rapports avec les gens, afin d’éviter toute forme de conflits, d’intimidation, de manipulation, etc. Elle permet de se positionner clairement par rapport à l’autre et de faire des échanges constructifs. 

Un travail artistique diversifié et bien ficelé

Bernard Bacq est un artiste qui travaille aussi bien l’hyperréalisme en dessin que l’abstraction à l’aide de traces et de ficelles. Il a par le passé travaillé beaucoup de thèmes et de matières. Pour l’anecdote, Bernard est un artiste qui a un intérêt pour les poils. Il collectionne ses poils de barbe et les met dans des bocaux. A une époque, il a même créé des toiles avec des poils pubiens collés, représentant des sexes de femmes.Il a aussi fait des installations à l’aide de rollmops laissés à l’air libre à l’intérieur d’une galerie durant toute la durée d’une exposition ou encore cloués sur un arbre lors d’une performance. Un artiste décalé, vous disiez?!

 

– Les portraits hyperréalistes: un côté figuratif dans son art
 
Une partie du travail de Bernard Bacq est consacrée à la réalisation de portraits hyperréalistes.L’artiste dessine des portraits féminins au crayon, en se basant sur des photos. Ce travail de précision lui prend environ une douzaine d’heures. Ensuite, il scanne ces dessins pour les retravailler numériquement. Il ajoute au dessin de base des peaux de cacciatore en transparence. Bernard se sert de ce système pour faire ressortir des blessures psychiques cachées à ses modèles. Mais pas seulement. Son but est également de dénoncer les drames des dernières décennies: le viol, l’inceste, la pédophilie, le meurtre, la difformité ou encore la maladie. Pour lui, ils sont le reflet de la dégradation des valeurs morales de notre société. Cependant, Bernard ne se considère pas comme un artiste engagé. Il dénonce mais ne combat pas, car pour lui, combattre ce fléau est une entreprise vouée à l’échec. 

L’image numérique est pour l’artiste une arme, un scalpel afin d’émouvoir le spectateur.Tandis que la finalité recherchée, en dessinant de façon hyperréaliste, est d’affirmer la valeur de l’effort humain. Sa démarche esthétique réside dans la perception humaine. C’est un engagement total et laborieux de l’artiste dans son travail, contrairement à la photo qui permet de restituer instantanément un portrait. Le dessin, quant à lui, acquiert sa propre personnalité au fil des traits. Cependant, la réalité que l’artiste souhaite reproduire est en fait une fiction de cette réalité, qu’il a pensée et travaillée. Le résultat de ce travail est que le dessin devient alors la réalité de cette fiction. Vous suivez toujours? L’hyperréalisme ne permet donc pas seulement de reproduire la réalité car par le biais de cette démarche, la réalité est ainsi reléguée au second plan. 

Bernard Bacq
Krystel © Bernard BACQ
Bernard Bacq
Krystel © Bernard BACQ
Bernard Bacq
Lolita © Bernard BACQ
Bernard Bacq a également réalisé des illustrations pour des livres, tout comme « Bellecourt: L’âme d’un village au fil du temps » en collaboration avec l’auteur Claudine Deprez. 
Ce type de démarche l’a par après conduit à illustrer divers travaux, tel que l’emballage d’une boîte de truffes au chocolat pour une marque de luxe belge.

Bernard Bacq
Bellecourt: L’âme d’un village au fil du temps © http://thierrydelvaux.skynetblogs.be

– Les traces : une tendance à l’abstraction

Une autre facette de la démarche artistique de Bernard Bacq est cette tendance à l’abstraction qui est alors matérialisée par les traces. L’artiste les exploite, à l’aide d’un support, d’acrylique et de colles colorées. Celles-ci peuvent alors représenter tant de choses. Le spectateur est libre de les interpréter selon son propre vécu et sa propre imagination. Les traces sont pour l’artiste des oeuvres abstraites mais ouvertes. Toutefois, on peut parfois y voir des manches de guitare représentés. Surtout quand on connait la place que la musique occupe dans la vie de l’artiste. 

Remontons dans le temps. A l’origine, les traces ont été un moyen pour l’homme de  matérialiser son cheminement, de symboliser les marques de son territoire et de son univers. Mais aujourd’hui, elles sont devenues des objets de contemplation esthétique. Bernard souhaite, de par l’utilisation de la trace, donner vie et couleur à l’uniformité du support utilisé. 
Bernard Bacq
Trace © Bernard BACQ
Bernard Bacq
Trace © Bernard BACQ
Bernard Bacq
Trace © Bernard BACQ
Bernard Bacq
Trace © Bernard BACQ

– Les cifelles ou les ficelles : une continuité vers l’abstraction et une recherche actuelle 
 
Bernard Bacq est en train de développer un projet d’images numériques à partir de techniques simples. Sa démarche est de prendre une ficelle qu’il trempe dans de la couleur. Il la place ensuite entre une feuille de papier pliée en deux, qu’il presse. Par la suite, il tire d’un coup sec sur cette « cifelle ». Cet acte permet de laisser des traces abstraites seulement visibles lorsque le papier est déplié. Le hasard crée des formes parfois très intéressantes et surprenantes.
L’artiste produit des séries de plus de cinq cent exemplaires pour ensuite en opérer une sélection. Il joue sur les effets du hasard car pour lui le hasard n’existe pas. Tout a un sens. Après cette sélection, Bernard scanne certaines formes pour ensuite venir les retravailler numériquement.
Bernard Bacq
En attendant – les ficelles © Bernard Bacq
Bernard Bacq
La balafre – les ficelles © Bernard Bacq
Bernard Bacq
La marionnette – les ficelles © Bernard Bacq

Un artiste dont on suivra l’évolution de près

A l’avenir, Bernard Bacq va continuer de développer son projet de « cifelles », de traces et de collages urbains. Il va également poursuivre un travail sur les colles et les peintures routières de marquages au sol, qu’il va cependant utiliser sur des morceaux de roofing. 
Concernant les collages urbains, Bernard Bacq en est inspiré depuis un certain temps déjà. Et après avoir travaillé sur ce projet avec les jeunes de l’atelier de Carnières, il envisage à son tour de le développer individuellement et plus intensément.

Bernard Bacq va donc poursuivre ce projet en ayant ou non les autorisations de la ville afin de coller ses futures oeuvres dans l’espace publique. L’artiste va alors prendre les responsabilités de ses actes. 

Bernard souhaite à la fois choquer et interpeller le spectateur. Il se montre impertinent et veut échapper au système artistique. Il nous explique: « J’en ai un peu marre de ce système, des vernissages, des galeries et des musées. C’est mon côté sale gamin impertinent qui revient ». 

Bernard souhaite rendre l’art accessible à tous. En effet, ses futurs collages urbains vont exaucer son voeu. Il ne va plus y avoir d’obligation pour les gens de se rendre dans des musées et des galeries afin de voir les oeuvres de l’artiste. L’art va ainsi être plus proche de la population.
Un élément important à prendre en considération est que les collages urbains sont des oeuvres éphémères. Ils sont des éléments non perméables aux intempéries. Les oeuvres évoluent donc en fonction du temps qui passe et en fonction des actes des gens. 

Même si Bernard va braver les interdits en collant ses travaux dans des endroits interdits, ses démarches artistiques sont toujours dotées d’humour au deuxième ou au troisième degré. Il utilise la provocation mais il essaye toujours de doser au mieux cet ingrédient afin d’être le plus efficace possible dans le message qu’il souhaite transmettre. 
Pour clôturer le sujet des futurs projets artistiques de Bernard Bacq, celui-ci va également exposer au mois de mai à l’Athénée Provincial de La Louvière sur le thème du livre, en collaboration avec un enfant ou un adolescent. Souvenez-vous, l’artiste Ginger Dorigo va aussi être de la partie. Une double bonne raison d’aller voir cette exposition! 

Une volonté de changer de travail et peut-être de quitter la Belgique

Aujourd’hui, Bernard Bacq a l’intention de changer de travail. En effet, après neuf ans à travailler dans la rue en tant qu’éducateur, il pense avoir fait le tour de ce job.

L’artiste pense également que ce métier se déroule de nos jours dans de mauvaises conditions. « Il y a beaucoup de bordel dans la rue. On ne nous demande plus uniquement de faire de la prévention. On veut que nous soyons des pompiers et des psychologues alors que ce n’est pas notre rôle. Dans la rue, la jeunesse dérape, il y a un ras-le-bol du système », nous explique-t-il. 

A 52 ans, Bernard se sent fatigué de cette vie-là et a besoin d’un renouveau. « Je ne veux pas devenir l’esclave d’un système en trainant un boulet au pied » nous dit-il. Et il a bien raison!
 
Bernard, en plus de son projet de devenir misanthrope, aimerait aussi quitter la Belgique pour aller habiter en Corse. Il se sent en effet proche de la mentalité des habitants de cette île. Une décision non prise à la légère car ça fait maintenant quelques années qu’il  y part en repérage.
 
Finalement, pour Bernard Bacq, l’art et la musique, qu’il pratique assidûment en jouant de la guitare manouche au sein du groupe Michto Niglo, sont pour lui une manière d’exprimer et d’exorciser les choses. Il s’en sert un peu comme une thérapie. Il nous explique: « L’art, c’est en quelque sorte une forme de masturbation car en créant, on se fait d’abord plaisir ». Bernard aime sauter d’un art à l’autre car ça le nourrit. Ça n’est jamais un frein pour lui.
L’art reste d’ailleurs un jeu pour l’artiste. Il ne donne aucun pouvoir aux critiques. Tant qu’il s’amuse et qu’il se sent bien en créant, il continue de le faire. Mais si un beau jour, à tout hasard, il devait s’en lasser, peut-être qu’alors il se lancerait dans la fabrication de macarons maisons ou peut-être danserait-t-il le « Gangnam Style » en santiags sur la place de Bellecourt. Vous l’aurez compris, Bernard Bacq est un homme et un artiste tellement surprenants qu’il ne vous lassera jamais.
Belle&Belge vous tiendra au courant des prochaines actualités de l’artiste via l’agenda culturel. L’équipe se fera aussi un plaisir d’écrire un nouvel article afin de vous présenter le résultat définitif de son travail sur les « cifelles » et les collages urbains.

On vous donne donc rendez-vous dans quelques mois pour découvrir la suite du travail de Bernard Bacq.

 
rédigé par La Rédac’ Chef 

 sa fiche de chroniqueuse (à venir)

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0 commentaire

  1. Monique DELADRIERE a dit :

    Tout ce qui est dit à propos de Bernard Bacq l’est dans la note la plus juste sans flatterie. Quelle belle harmonie vit à l’intérieur de lui que ce soit comme artiste peintre, portraitiste ou musicien, comme homme de coeur et amoureux de la vie comme de la nature, comme homme qui tend les mains à la rencontre des jeunes ou des moins favorisés. Quelle belle sensibilité! Et quelle chance ai-je eu de l’avoir rencontré lors de réunions visant à la communication relationnelle et de projets à La Fabrique de Théâtre!

  2. Deux ans de présence précieuse de mon ami Bernard au sein de mes groupes de formation de formateur à la méthode ESPERE. Deux années hautement colorées par l’humour et les rires de Bernard. Tous les participants en garde un souvenir inoubliable. Quant à moi, je le colle dans mon carnet de personnes qui m’ont impressionnée de leur savoir-être, savoir devenir, savoir créer. Par sa sensibilité enrichie d’humanité, Bernard est devenu un pourvoyeur de tendresse, de communication relationnelle et symbolique, un homme d’utilité publique.

    1. merci Christiane pour ton message cadeau … bises

  3. Christian Vandelois a dit :

    En attendant un nouveau bail de 52 ans d’étonnements et de surprises à chaque fois renouvelés,vive toi et ta créativité…

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